Le plus difficile dans le couple est de trouver sa liberté en étant avec une personne.
Être conscient de sa maturité intérieure et reconnaitre sans honte ses faiblesses afin d’en faire des forces grâce au regard que porte l’autre sur nous et non se nourrir de ses forces à elle est une des clés fondamentales;
Je n’arrive pas à me passer de lui ou d’elle !
Je me sens abandonné(e) lorsqu’elle ou il s’absente et cela m’effraie !
Je n’arrive pas à le ou la quitter et je retourne toujours avec elle ou lui !
Nous n’arrivons pas à nous détacher or on sait que c’est bien fini !
Je ne peux aimer que si c’est la fusion avec l’autre, dès qu’elle cesse je m’en vais !
Un amour banal ne m’intéresse pas , je veux du fabuleux, de l’extraordinaire !
Il ne me dit pas tout ce qu’il fait et cela m’inquiètes
S’il me quitte, je ne suis plus rien
Combien de fois ai-je entendu ces lors de mes consultations, ? des milliers et des milliers de fois !
Ce que j’entends au travers de ces phrases qui ne sont pas le reflet de l’imagination mais bien d’une réalité que vit énormément de personnes, c’est de la souffrance et non de l’amour.
L’amour est-il synonyme de souffrance ?
Non le véritable amour n’est pas de la souffrance pourtant un grand nombre de personnes pensent que l’amour fait souffrir car elles l’ont expérimenté ainsi.
Ce n’est pas l’amour qui fait souffrir, ce sont nos attentes, nos projections, notre attachement, notre peur de l’abandon, notre peur du rejet.
Notre besoin de l’autre ! le besoin de l’autre pour être heureux ! c’est cela qui fait souffrir car lorsque l’autre cesse de m’apporter ce que je recevais de lui, notre source d’approvisionnement du bonheur est tarie et le sentiment de vide apparait : « sans lui ou elle je ne suis plus rien » en est la meilleure expression.
Or ce que l’on ne voit pas c’est que ce vide existait déjà
Beaucoup trop de personnes confondent donc amour de l’autre et besoin de l’autre.
Nous prenons trop souvent de l’attachement, de la dépendance pour de l’amour, or ce sont deux choses totalement différentes. . Le premier libère, le second attache.
Quand nous déposons dans les mains de l’autre la tâche de remplir nos attentes, notre espoir d’être aimé comme jamais personne ne nous a jamais aimé, la responsabilité de nous rendre heureux, le jeu est déjà faussé, on n’est pas dans l’amour mais dans le fantasme.
La première question est pourquoi j’aime cette personne, qu’est-ce que j’aime chez lui ou elle ?
De quoi suis-je tombé(e )amoureux(se) chez cette personne ?
Du pouvoir qu’ elle incarne, de la liberté dont elle fait preuve, de l’estime qu’elle a pour elle ?
Ne suis-je pas tombé amoureux de quelque chose qu’ elle incarne et que je ne trouve pas chez moi ?
On peut être attiré bien entendu par un trait spécifique chez quelqu’un et c’est ce qui nous magnétise mais à un moment il est nécessaire de devenir conscient que nous ne pourrons pas vivre en nous nourrissant de cela mais que nous pouvons le développer chez nous.
C’est en cela que l’amour fait grandir.
On aime ou on aime pas l’auteur de ce refrain dans la chanson « on s’attache » mais il a le mérite d’être évocateur
Mais c’est pas pour autant qu’il faut
Qu’on s’attache et qu’on s’empoisonne
Avec une flèche qui nous illusionne
Faut pas qu’on s’attache et qu’on s’emprisonne
Mais rien n’empêche que l’on s’abandonne, non
L’illusion c’est cela qui nous fait souffrir car on retombe toujours de haut quand on a été dans l’illusion, l’illusion ne peut avoir qu’une issue ….la déception !
On dit que l’amour rend aveugle , ce n’est pas l’amour mais l’illusion qui rend aveugle ,basée sur le fantasme que l’autre va nous apporter tout ce que l’on ne trouve pas en soi et va nous rendre heureux.
Qui est dépendant de nous pour survivre ? un être démuni de son pouvoir : une personne malade ou gravement handicapée, un enfant en bas âge, un animal domestique.
En tant qu’adulte responsable, est-ce favorable à mon épanouissement d’être dépendant affectif ? bien sûr que non !
Car si je suis dépendant de l’autre vous en conviendrez, je suis coupé de mon pouvoir, de ce fait je ne suis pas sur un pied d’égalité avec l’autre et je vais l’idéaliser. Je me sous-estime ! nous sommes bien dans un problème d’estime de soi.
Or l’idéalisation c’est quoi si ce n’est de l’illusion ?
J’idéalise l’autre donc je le mets sur un piédestal et cela est tout sauf un rapport d’égalité
C’est ce qui se joue dans la relation avec un manipulateur pervers narcissique. Il me persuade qu’il va m’apporter tout ce que je n’ai pas afin de me contrôler et m‘avoir sous sa coupe. Je suis entré dans une telle relation en me sous-estimant et pensant que l’autre pouvait faire ce miracle.
Vous l’aurez donc compris la condition pour ne pas entrer en dépendance affective est l’amour de soi comme base solide de la relation.
La seule manière d’entrer sainement en relation avec l’autre est d’y entrer en s’aimant déjà soi-même ;
Seul un amour de soi déjà établi permet de ne pas entrer dans la dépendance affective et d’échapper à la souffrance que l’on pense que l’amour procure.
Beaucoup entrent en amour avec l’espoir que l’autre leur apportera tout l’amour qu’ils n’éprouvent pas pour eux-mêmes
Or l’autre dans la relation n’est pas chargé de nous remplir de ce que l’on n’a pas trouvé en soi car c’est là que s’installe la dépendance.
Si j’ai de l’estime pour moi, si je me nourris de valeurs élevées que je cultive profondément en moi, alors je vais pouvoir rencontrer l’autre dans le partage et non dans la dépendance.
De ce fait nous ne formerons pas un duo mais un trio, chacun dans la relation d’amour avec soi nourrissant une troisième entité, le couple !
L’amour ce n’est pas de se fondre en l’autre, de ne voir que par l’autre, de ne pas exister si l’autre n’est pas là. Ceci est de la dépendance.
Si ce sont deux personnes qui sont en souffrance, chacun va déposer chez l’autre le pouvoir de rendre l’autre heureux et le couple ne pourra se séparer.
Si la dépendance financière ou la peur de rester seule est présente cela va accroitre la difficulté de se séparer.
Si on rajoute à cela des mémoires de vies passées où ont été pratiqué des serments de ne se retrouver dans une prochaine vie, la séparation devient quasi-impossible.
De la même façon, lorsque l’on est dans la fusion ou l’on désire un amour extraordinaire, on est dans l’illusion et dans le fantasme
L’amour extraordinaire c’est de partager le quotidien avec l’autre et que l’on fait tout pour qu’il grandisse, s’épanouisse.
Ce n’est pas se regarder l’un l’autre mais regarder ensemble dans la même direction.
L’amour extraordinaire c’est justement faire de chaque instant banal un moment de partage et d’échange intense.
Si vous attachez par les pattes un couple d’oiseaux ensemble, ils ne peuvent plus voler et vont finir par se battre et s’entretuer.
Si l‘on s’enchaine, on finit par se déchirer et se rendre malheureux or ce n’est pas le but de l’amour, le but de l’amour est que chacun s’élève, vole côte à côte et toujours plus haut.
Le véritable amour libère, unit mais ne lie pas !
Rappelons-nous, ce n’est pas de l’amour quand l’autre :
- vous veut sous son pouvoir
- vous rabaisse pour avoir l’ascendant sur vous,
- vous dicte ce que vous devez faire et qu’il ne vous laisse pas libre de vos choix
- vous menace d’atteindre à son intégrité physique si vous le quittez
- ne respecte pas vos choix et décisions
- vous interdit de faire telle ou telle chose
- veut vous contrôler ou vous enfermer
- vous menace et utilise la violence verbale et/ ou physique
- juge ce que vous faites
Le vrai amour libère, élève, sublime, valorise et non l’inverse et lorsque l’autre décide de partir il permet d’accepter cela car l’important c’est que l’autre soit heureux(se) avec .. ou sans nous.